Miaou. Le dernier truc que j’ai écrit, c’était… Un texte à propos de mon salon idéal.
Troupeau de coussins
sur une plaine de tapis et de couettes
textiles et reliefs
un secret tout en teintes
de l’aurore à l’orange brûlé
du plomb rouge à l’orange
le cuir bleuté la laine ardente
le poil safran.
Entre duvets et carpettes
et couvertures et châles
et édredons moelleux dans lesquels se blottir
la surface en clivages
et tout ça supporté par une armature souple
ces dossiers rebondis
tout ça qui est à la vue
tout ça annonce et permet le repos.
On se faufile entre le coton et la soie
à la façon d’un chaton
il est certain
il se sait toujours chez lui
pour dormir ou s’aimer et jouer
ou s’aimer plus fort
encore
et toujours.
Les senteurs langoureuses
et le piquant de l’encens
écorce et soleil
framboise et poivre
et citron et menthe et persil
qui accrochent le flair et l’agitent
ici même
pour se sentir en paix autre part.
La cannelle et le miel
et la pomme en compote
et la pâte d’amandes
et
le secret des rois
c’est la chaleur du doux pain
où tout se retrouve.
Établis sur la fourrure
et les tapis épais
iels consomment chaque retenue
tranchant de satisfaction
tranchants de satisfaction.
Tout vécu
mais tous
toutes retenues consommées
tous pains brunis
tous encens brûlés
toutes amours agitées
tous repos acquittés
on ne se noie pas dans l’orange
on retient et consomme son souffle
on n’étouffe jamais d’entrer dans sa couleur.